Conçue par Alain Bublex, l’exposition Contre-allées regroupe autour du dernier travail photographique de l’artiste une dizaine d’artistes dont Julien Berthier, David Hockney, Taro Izumi, Jean-Yves Jouannais ou encore Robert Rauschenberg.
« Contre-allées, c’est le titre d’une série de nouvelles pièces réalisées à partir de photographies que j’ai prises l'hiver dernier à Hong-Kong. Elles viennent compléter l'ensemble du Plan Voisin de Paris entamé en 2002 dans lequel se trouvent détournées, au sommet d'immeubles ajoutés au-dessus du Boulevard Périphérique, les enseignes commerciales marquantes qui occupent les rues de la capitale.
Les Contre-allées du Plan Voisin de Paris sont donc des photographies numériques retouchées à la palette graphique et de dimensions volontairement modestes des voies étroites qui passent aux pieds et à l'arrière des immeubles. On y trouve les entrées du personnel, les aires de livraison, et les services, les petits commerces qui permettent aux enseignes, aux grandes entreprises, de fonctionner. Elles sont un arrière-plan du Plan en somme. Tout comme celles du périphérique, les images des Contre-allées sont sombres et humides, tout juste les rues plus étroites sont-elles encombrées de piétons plutôt que d'automobiles.
Mais plus généralement, une contre-allée est une voie parallèle à une voie principale. Quand sur la grande chaussée on file vite, sur la contre-allée on avance plus lentement, et on peut s'arrêter. Parfois même aller en sens inverse. C'est l'endroit des arrêts et des demi-tours.
L’exposition devient donc prétexte à réunir un ensemble d'œuvres qui, dans le travail de leurs auteurs, pourraient correspondre à cette définition. Des œuvres qui accompagnent un travail, qui avancent en parallèle, sans forcément aller au même endroit. Si on peut dire cela d'un travail, qu'il « va quelque part ». Disons alors qu'il s'agit de pièces qui produisent un autre rythme, une autre atmosphère, différente et cohérente.
Enfin, j’ai eu l’idée de présenter cet ensemble mêlant mes propres travaux à d’autres œuvres de medium variés (vidéos, sculptures, peintures, dessins, etc.) au sein d'une installation in situ proposant une déformation des murs de la galerie. Une augmentation, en sorte, qui accentue le caractère de labyrinthe de l’espace du 33 rue de Seine.
L'installation est elle-même une contre-allée de l'exposition. Et sans doute une contre-allée de ma série du Plan Voisin de Paris. »
Alain Bublex