Pierres, bile, nuit, humeurs, encre, voix, deuil, gouffres, mythes, … sont autant de motifs contenus dans la proposition "Quelque chose noir". De la couleur à la ressouvenance du texte de Jacques Roubaud (recueil de poèmes paru chez Gallimard en 1986), le noir en Rien comme empli de tout serait l’une des pistes pour aborder cette exposition qui, en juxtaposant oeuvres contemporaines et anciennes, se voudrait l’occasion d’une errance à travers le noir et ses profondeurs.
Une vingtaine d’artistes sont invités ici à s’immiscer parmi les œuvres de Jules-Elie Delaunay, Victor Hugo, Hans Bellmer ou Fred Deux pour ne citer qu’eux.
Eclairer les lueurs de l’obscure par l’image, fixe ou mouvante, mais aussi via le texte, qu’il soit lu ou écrit, le son, la peinture ou encore le dessin. La couleur, circonscrite à ses présupposées de non ou d’anti-couleur, porteuse d’autant d’images que d’évocations à une vision scotopique se révèle grâce à l’infime. Car si l’absence de perception n’est pas le noir, l’idée d’une adaptation progressive apparaît. Une vie s’ébat derrière les visibles.
Pièces sonores, volumes, films et tirages accompagnent ce chemin vers les bas-fonds d’un champ chromatique peu discernable où se déplacent des folies tapies. Un cycle de lectures viendra prolonger cette ambulation dans le dissimulé et ses nuances.
*Quelque chose noir : recueil de poèmes de Jacques Roubaud paru chez Gallimard en 1986.
Avec les oeuvres d'Hans Bellmer, Benoit Blanchard, Mathieu Bonardet, Gladys Bregeon, Anne-Lise Broyer, Charlotte Charbonnel, Clara Chichin, Alice Chochoy, Amaury Da Cunha, Nicolas Daubannes, Raphaël Denis, Fred Deux, Julien Adolphe Duvocelle, Sarah Feuillas, Anne-Charlotte Finel, Agnès Geoffray, Victor Hugo, Marc Lathuilliere, Pierre Liebaert, Llanes, Jonathan Llense, Charles Lopez, Christophe Manon, Aurore Pallet, Bertrand Rigaux, Héloïse Rouard, Doriane Souihol, Marie Sommer, Stéphanie Solinas, Maxime Touratier, Mario Alejandro Yllanes.
Galerie Gradiva
Outre son expertise en œuvres modernes et impressionnistes, la Galerie Gradiva s’ouvre depuis 2015 à l’art contemporain avec un pôle qui lui est dédié.
Fanny Lambert, critique d’art, enseignante et commissaire d’exposition, est en charge d’en développer la programmation. À travers une volonté de faire dialoguer les différentes temporalités, elle cherche à convoquer les objets en dehors du traditionnel white cube et s'attache à conduire une mise en regard de l'art contemporain et de l'image dans les pratiques actuelles. Ici, c’est le contraste entre une monstration d’art actuel et l’écrin feutré de la galerie qui est en jeu, ainsi qu’une volonté d’accompagnement d’un art émergent.
Plus récemment, la galerie a inauguré un cycle de rendez-vous « Projection/Discussion » autour du cinéma. Spécialistes, critiques ou artistes sont invités à échanger autour d’un film projeté lors d’une séance dans les lieux.