...Un jour qu’il neigeait, nous avons commencé à faire des boules de neige. Alors j’ai chargé mon appareil et mon flash, et pendant qu’ils jouaient, je les photographiais. Je faisais des poses plus longues et l’éclair construisait le blanc. J’ai pris les petits prêtres au moment où ils sortaient des ‘règles’...
Mario Giacomelli
Dès 2001, la galerie Berthet‑Aittouarès présente les divers aspects du travail profond et singulier du grand photographe italien Mario Giacomelli. Aujourd’hui, est proposée à travers 35 tirages anciens pour la plupart vintages inédits, une nouvelle lecture de la série culte des séminaristes, réalisée au début des années 60, après son incursion dans le séminaire épiscopal de Senigallia.
Cette série, allait connaître une première visibilité en 1963 à la Photokina de Cologne puis John Szarkowski lui ouvrira en 1967 la collection de photographies du MoMA de New York. Sans s’éloigner du parti pris esthétique propre à l’artiste, fait de contrastes des noires soutanes avec la neige à l’éclat solaire, les images de Giacomelli transmettent une composante de la réalité de jeunes gens que ne motive pas toujours une vocation. Nous avons rencontré un de ces séminaristes, Gianfranco, qui pour la première fois, dans le cadre de cette exposition, nous a révélé la genèse de ces photographies célèbres.
En exergue des petits prêtres, Io non ho mani che mi accarezzino il volto, Je n’ai pas de mains qui me caressent le visage, ce premier vers d’un poème écrit par le père Davide Maria Turoldo donne la tonalité, humaniste, sociale et politique de ces images consacrées à des jeunes gens soustraits à l’affection de leur famille ou à l’amour de leur âge.
Depuis l’ouverture de la galerie, en 1986, Michèle Aittouarès et Odile Aittouarès‑Inzerillo font les choix qu’elles feraient pour leurs collections personnelles et confrontent peintures, dessins, sculptures, photographies ou vidéos…