Maurice Schobinger, 62 ans, est Suisse. Julien Lacroix, 35 ans, lui est savoyard. Tous les deux sont alpinistes avertis et photographes. La montagne les rassemble à la Librairie des Alpes.
SOMMETS OU LE BOUT DU MONDE
Par la radicalité des cadrages, Maurice Schobinger évoque la belle et douce fragilité de l’habitat du vivant. Passé ces sommets, ultimes limites entre Terre et ciel, s’étendent quelques kilomètres d’atmosphère protectrice puis l’infini, les étoiles, les galaxies. Toutes ces images ont été réalisées en des lieux faciles d’accès pour le quidam, nul besoin d’être un sportif chevronné, d’employer l’hélicoptère ou l’avion. Le bout du monde est à la portée de nos yeux, il suffit de regarder. L’artiste a publié plusieurs ouvrages aux Éditions Noir sur Blanc. Les images de cette expositions sont une préfiguration de son prochain livre à paraître.
AUTOUR DE L’AIGUILLE VERTE
Julien pratique la montagne. Il la vit. Il sait avancer et montrer. Son œil souligne les sommets sans artifices, quand ils se dressent et que les vides augmentent l’espace en s’ouvrant vers les ciels. L’aiguille est ici son totem. Il cite Henri Isselin, dans Du coté de l’Aiguille Verte: « Est‑ il important d’avoir fait l’Aiguille Verte mon oncle? Rien n’a d’importance en soi, ce sont les déserts des hommes qui confèrent aux choses et aux actes une importance particulière. (…) puis il déploya une carte. La Verte c’est d’abord la plus haute montagne qui soit intégralement française. Comme tu le vois, cette montagne est formée par la convergence de quatre arrêtes, ce qui lui donne une structure d’un puissant équilibre. » Julien Lacroix a publié deux livres : Les grandes solitudes de Jacques Balmat, Éditions Librairie des Alpes, 2020; et Mon Guide, Éditions Mons, 2022.
Livres rares, topo‑guides introuvables, cartes anciennes, gravures originales, objets de curiosité, tirages vintage ou contemporains… la Librairie des Alpes est depuis 1933 le camp de base des amoureux de la montagne.