Gisèle Donon est architecte et passionnée de photographie argentique en noir et blanc. Cette technique nécessite une grande application, ne laissant aucune place au doute ou à l'erreur. Presque une célébration.
Concentrée sur la lumière, ses tirages pigmentaires l’obligent à un travail rigoureux sur les blancs lumineux, les dégradés de gris, les noirs profonds, jouant avec les contre-jours, les rayons perpendiculaires du soleil ou les brumes matinales. Ses rendus très denses sont dans la lignée de Paul Strand ou de Lucien Hervé.
Face à l’Arc de Triomphe empaqueté de façon posthume d’après les plans de Christo et de son épouse Jeanne-Claude, elle sélectionne des fragments pour en faire ressortir les détails et les vibrations. Ce monument hautement symbolique devient mystérieux pour le spectateur.
Gisèle Donon prouve que l’argentique ne fait pas partie du passé et qu’il est apparenté au dessin qu’elle pratique également. Ses impressions sur papier coton sont une invitation à un voyage au pays des contrastes énigmatiques.
Karin Müller
L’arc de triomphe, wrapped est célébré dans sa réalité cosmique. Lumière incandescente et noir sidéral se confrontent. La photographie, prise comme matériau, entend s’éloigner d’une approche narrative et cherche à rejoindre une expression dépouillée, purement plastique, débarrassée d’éléments informatifs et d’effets techniques. Les images tendent vers une limite entre réel et abstraction, entre photographie et dessin. Le tirage pigmentaire les transpose en « graphies », surfaces encrées sur papier coton.
Ces graphies interprètent les jeux de forme, de ligne, de lumière et de matière utilisés par christo et Jeanne-Claude : volumes en saillie, plis verticaux et cordes transversales, toile tissée et réfléchissante.
L’œil fait un prélèvement dans un champ serré et un cadre précis. Une recherche formelle est rendue possible par le choix du noir et blanc argentique dont l’austerité est au service d’une image simplifiée, aux compositions d’éléments dichotomiques entre ligne et aplat, entre masse et rythme, entre blanc éclatant et noir profond, entre tension et équilibre.
Une attention particulière est portée au noir pur et abyssal. Devenu une surface uniforme et bidimensionnelle, le noir envahit l’image. Le noir dont la matérialité est accentuée par sa présence physique, mat et tonique.
Le noir par lequel se révèle le sujet.
Gisèle Donon
Galerie Gimpel & Müller
La Galerie Gimpel & Müller présente et défend essentiellement la peinture abstraite d’après-guerre. Trois tendances sont privilégiées : l’abstraction géométrique, l’abstraction lyrique et le cinétisme.