60 rue de Seine 75006
3e étage de l'hôtel
14h-19h
01 44 32 17 17 hotel-lalouisiane.com
Room Service 2
Prenant pour point de départ une réflexion sur les récits dans la création photographique contemporaine d’une part et le lieu mythique que représente l’hôtel La Louisiane d’autre part, PhotoSaintGermain propose à dix artistes d’investir une chambre d’hôtel pendant quatre jours. Dans la continuité de l’énergie créatrice qui émane de La Louisiane, connue pour sa tradition d’accueil des artistes depuis les années 1930, PhotoSaintGermain présente une intrication de plusieurs curations liées à l’image et son utilisation entre performance, exposition et publication.
Chambre 31 Nikola Mihov 31.12
Alors qu’il rend visite à sa mère malade à l’hospice, Nikola Mihov décide de jouer le rôle du Père Noël.
Peu avant Noël, il distribue des cadeaux à tous les résidents — des personnes âgées et oubliées qui semblent être retombées en enfance. C’est à sa mère elle-même qu’il offre son dernier cadeau.
Le cycle de la vie, et ses souvenirs trouvent un prolongement dans son projet 31.12, qui mêle photographie, objets et archives familiales.
Chambre 32 Olivier Cablat Le Stade de la Lose
Le projet du Stade de la Lose est construit autour d’une collection privée d’Olivier Cablat, constituée d’objets marqués par des défaites ou des événements traumatiques du football.
On apprend ainsi que le cendrier en forme d’avion commémore la mort de presque toute l’équipe du Torino Football Club survenue en 1949 lors d’un crash, que Bernard Tapie a enregistré sur un vinyle en 1986 une chanson intitulée « Réussir sa vie » ou qu’une tasse rappelle l’incroyable coup de pied qu’Éric Cantona assène à un supporter anglais en 1995.
Tout à la fois archive d’objets de supporters, collection d’objet imprimés, lecture parallèle d’une histoire intime et collective, cette collection incarne également la faculté contemporaine de l’image à se déplacer d’un support à l’autre.
Chambre 33 Jean-Marie Donat Mon repos
"Chère Marie-Thérèse et mon cher filleul Jacques,
Je vous envoie ma chambre.
En attendant de pouvoir vous écrire plus longuement, je vous redis ici toute mon affection et mon souvenir priant. Chaque jour, je vous porte dans mes prières. Je pense beaucoup à Jacques que j'aime et le confie au Bon Jésus Ami des enfants. Jacques je te demande de bien prier et de bien travailler à l'école et d'aider un peu ta pauvre maman à la maison.
Recevez mes grosses bises affectueuses à tous les deux et de prier aussi un peu pour moi.
Merci et à bientôt.
Je vous embrasse affectueusement chère maman et compte beaucoup sur vos prières.
Votre enfant bien reconnaissante,
Soeur Marie-Jacques"
Pour la Louisiane, Jean-Marie Donat présente sa collection de cartes postales de chambres de repos.
Chambre 34 Pierre Leguillon Le Musée des Erreurs
Le Musée des Erreurs, créé en 2013 à Bruxelles par l’artiste Pierre Leguillon, conserve des images sans grande valeur, des rebuts de l’industrie culturelle et de la société de consommation, auxquels on peut associer les photographies de famille. Ces images, héritées de l’ère analogique, nous raconte une histoire des supports et des canaux de diffusion avant l’âge du tout-numérique, mais offrent aussi une batterie de stéréotypes durables qui sont encore légion sur nos écrans de “smartphones”.
Pierre Leguillon propose dans sa chambre un musée portatif, ambulant et autonome, à l’échelle 1:1. Ce n’est pas la réduction en miniature d’un musée idéal, comme une maquette d’architecture ou une maison de poupée. C’est au contraire un musée possible, un espace de diffusion aussi compact et réaliste que la “Galerie légitime” logée dans le chapeau de Robert Filliou, ou la barre de bois rond que portait avec lui André Cadere.
Leguillon présente plusieurs collections du Musée des Erreurs, que l’on pourrait emporter dans sa valise, peut-être pour remplacer les posters, la télévision ou les fausses peintures qui ornent en général les murs des chambres d’hôtel.
Chambre 35 Antoine Seiter J
Antoine Seiter a grandi dans le Loir-et-Cher. Pendant ses études, il revient régulièrement chez ses parents et commence à photographier sa soeur cadette, Julia (J). Le projet, débuté en 2008 se poursuit encore aujourd’hui, il témoigne de l’enfance, l’adolescence et du passage à l’âge adulte de sa soeur. La séquence est marquée par un accident, les changements du corps et le travail. Elle témoigne surtout de la relation entre le photographe et sa soeur.Ce face à face nous dévoile les multiples facettes de son visage, l’ouvert et le fermé. C'est-à-dire la capacité du visage à se connaître, reconnaître et dialoguer avec l’autre.
Chambre 36 Alix Marie Flesh light
La pratique artistique d’Alix Marie mêle photographie, sculpture et installation. Son travail explore notre relation au corps et sa représentation en empruntant autant à la mythologie antique et aux récits populaires qu’à la vie de l’artiste et à celle de ses proches. Le corps, celui du spectateur qui fait l’expérience de l'oeuvre, celui de l’artiste au travail et celui qui est donné à voir est omniprésent; à la fois envisagé comme un objet de désir et le produit de normes. Pour PhotoSaintGermain à La Louisiane, elle développe une nouvelle oeuvre liée à un des sujets récurrent de sa pratique; l’intime.
Chambre 37 Prarthna Singh Har Shaam Shaheen Bagh
Har Shaam Shaheen Bagh *(auto-publié, 2022) documente et commémore un sit-in de contestation pacifique à Shaheen Bagh, quartier populaire de New Delhi, de décembre 2019 à mars 2020. Le livre est un témoignage crucial d'un moment extraordinaire dans l'histoire politique et contemporaine de l'Inde où les femmes musulmanes, de tout âge, ont revendiqué leur droit à la protestation pacifique et se sont engagées pour défendre nos valeurs constitutionnelles. Qu'il s'agisse des femmes de Standing Rock et de Black Lives Matter, de la Marche du sel vers Dandi et du mouvement Chipko, ou de celles qui sont en première ligne des manifestations non violentes en Inde, ce livre est un acte de mémoire, qui vise à préserver l'héritage puissant des femmes à l'avant-garde des révolutions historiques.
*Chaque soirée appartient à Shaheen Bagh
Chambre 38 Aurélien Mole Araï, La Muse / le Sujet
Commissaire: Samuel Gassman
La Muse/le Sujet est une double série de photographies du modèle Araï Kesava Naidu, une femme issue de la caste des Dalits qui a gagné sa vie en étant modèle pour des artistes.
Dans la première série : (la Muse), Araï, nue, refait de mémoire les poses qu’elle avait tenu pour de nombreux peintres de la modernité indienne. Dans la seconde série : (le Sujet), on la voit visiter le musée d’Art Moderne de Bombay pour la première fois de sa vie.
Chambre 40 Bérengère Fromont L'amour seul brisera nos cœurs
"Fais un effort pour te souvenir. Ou, à défaut, invente." écrivait Monique Wittig dans Les Guérillères. L'amour seul brisera nos coeurs est né du désir de combler les lacunes dans les représentations des lesbiennes, de se réapproprier nos récits et par là même notre intimité - une intimité qui a été fétichisée, déformée, détournée, salie, menacée, objectivée tout au long de l'histoire - de reprendre une place dans l’espace public en même temps que dans l’histoire de l’art. Lutter contre l’effacement, l’invisibilisation, en utilisant la photographie à la fois comme medium de la révélation et de l’archive. Nous savons maintenant que l'intime est politique. Il sera question d'amour et de révolution.
Chambre 41 Lina Scheynius My Photo Books
L'intimité, dans toute sa profondeur et sa vérité, trop crue pour les réseaux sociaux, trouve sa place dans trois nouveaux livres, avec la signature distinctive de Lina Scheynius.
Après l’édition en coffret de ses 11 premières autobiographies photographiques en 2019, Lina Scheynius retrouve JBE Books pour publier les livres en volumes singuliers les opus 12, 13 et 14 de la collection My Photo Books. Une invitation à être des témoins du quotidien, mais aussi à rencontrer et à dépasser de nombreuses limites formelles, ces ouvrages déploient la carnation contemplative si propre à Lina Scheynius.
Des livres, des éditions limitées et des impressions inédites : un foisonnement d’images et de vies dans une chambre de La Louisiane.
Avec le soutien de
Hôtel La Louisiane
C’est dans un écrin de tous les chaos, libertés, bavardages insensés et pourtant précieux que l’Hôtel La Louisiane a construit son identité ; au 60 rue de Seine en plein coeur de Saint Germain-des-Prés. Depuis Rimbaud et Verlaine, les artistes, créateurs et voyageurs en quête d’étonnements s’installent le temps d’un bref séjour d’une résidence — parmi ceux qui y ont vécu : Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Juliette Gréco, Lucian Freud, Albertine Sarrazin, Syd Barret, Keith Haring, Quentin Tarantino et d’autres contemporains à qui l’Hôtel La Louisiane doit la discrétion.