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Jusqu'au 14 décembre
Elsa & Johanna
Ce que vaut une femme. Les Douze heures du jour et de la nuit
La réédition d’un ouvrage intitulé Ce que vaut une femme: traité d’éducation morale et pratique des jeunes filles publié en 1893 avec le soutien du Ministère de l’instruction publique se trouve à l’origine de ce projet. Le ton est donné dès l’introduction, sous la plume de son autrice Éline Roch : « Qu’adviendrait-il de notre pays le jour où la femme se trouverait détournée de sa destination naturelle, où la jeune fille pourrait supposer qu’il existe autre chose pour elle que la mission noble et sainte d’être épouse, d’être mère ? »
Sur une invitation de The Eyes Publishing, le duo Elsa et Johanna pose son regard singulier d’ artistes d’aujourd’hui sur cette vision de la femme d’un autre temps.
Surprises par la négation faite aux femmes de leur humanité et de leur sensibilité propre, les deux photographes sont parties à la rencontre d’un ensemble très divers de personnalités féminines. Suivant le fil des 24 heures qui composent une journée (les 12 heures du jour, les 12 heures de la nuit), Elsa et Johanna se sont identifiées à vingt-quatre femmes qu’elles ont tour à tour incarnées ou photographiées dans le huis‑clos du foyer. Si nous trouvons toujours les femmes dans un cadre domestique, elles le sont en décalage par rapport à la représentation usuelle. Elles ne sont pas affairées à des tâches ménagères et ne sont pas réduites au cliché unique de la douceur, de la compassion et du sacrifice pour autrui. Au contraire, on les retrouve toutes abstraites de leur cadre spatial et temporel, figées dans un présent qui dure, celui de leur propre rêverie. Le choix de l’argentique noir et blanc, inédit dans le travail d’Elsa et Johanna, a précisément pour intention d’assurer à ces femmes et à leurs émotions un caractère intemporel. C’est au visiteur qu’il revient de se plonger dans les portraits et de deviner, voire d’imaginer l’existence que chacune porte en elle.
Cette constellation de 24 femmes forme une mythologie picturale dont il ne reste plus au spectateur qu’à élucider l’histoire, trop longtemps ensevelie derrière le voile univoque de ce que l'on a appelé la nature féminine.
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Dernier domicile du philosophe, fondateur du positivisme, la Maison d’Auguste Comte est à la fois un appartement‑musée et un centre d’archives-bibliothèque autour du philosophe et de la pensée dix-neuvièmiste.